Espèces Exotiques Envahissantes (EEE)
Dans le monde
Définition
Une espèce exotique envahissante (EEE) est une espèce animale ou végétale introduite volontairement ou accidentellement en dehors de son aire de répartition naturelle ou de son aire de dispersion potentielle et dont l’introduction, l’implantation et la propagation menacent les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes d’un territoire donné, avec des conséquences écologiques et/ou économiques et/ou sanitaires négatives.
Avant de devenir envahissante, elle doit franchir des barrières d’ordre physique, climatique et biologique. Ce franchissement peut durer plusieurs années.
L’espèce reste d’abord discrète et passe inaperçue : c’est la phase de latence. Ensuite viennent les phases d’apparition et de colonisation, l’espèce se multiplie. Et enfin vient la phase d’invasion, les premiers impacts sur les écosystèmes apparaissent.
Enjeux et menaces
Les EEE sont reconnues comme étant la deuxième cause d’érosion de la biodiversité au niveau mondial, juste après la destruction des habitats, et tout particulièrement dans les milieux insulaires. Mais elles impactent aussi bien la biodiversité (1), que les activités socio-économiques (2) et la santé humaine ou animale (3).
En effet :
elles participent à la modification des écosystèmes et à la régression-disparition d’espèces locales ;
elles sont des vecteurs ou réservoirs potentiels de maladies transmissibles à l’Homme ou aux animaux ;
elles engendrent des coûts importants liés aux dommages qu’elles induisent (dégâts agricoles,…) et à leur gestion (prévention et suivi, lutte, utilisation d’herbicides,…).
En 2021 et à l’échelle mondiale, le coût des EEE de 1970 à 2017 a été estimé, à près de 1 300 milliards de dollars.
Pour en savoir plus :
Guide pratique et stratégie pour la gestion des EEE (Soubeyran 2010)
Les vertébrés terrestres introduits en outre-mer (UICN-ONCFS 2011)
Analyse économique des EEE (Wittmann et Flores-Ferrer 2015)
Stratégie nationale EEE (MEEM, 2017)
La valorisation socio-économique des EEE (UICN 2018)
Espèces exotiques envahissantes marines (UICN 2019)
Les 100 pires EEE au monde
Compte tenu des désastres constatés dans le monde à la suite d’introductions d’espèces exotiques envahissantes, ces dernières constituent une problématique planétaire qui fait l’objet d’une coopération internationale comme le Programme Mondial des Espèces Envahissantes (Global Invasive Species programme - GISP).
Dans le but d’éveiller l’intérêt du plus grand nombre et de faire prendre conscience de cette problématique, le Groupe de spécialistes des espèces envahissantes (Invasive Species Specialist Group – ISSG) de l’Union Mondiale pour la Nature (UICN) a réalisé un certain nombre d’ouvrages dont la liste des 100 Espèces Exotiques Envahissantes parmi les plus néfastes au monde.
Pour en savoir plus sur les EEE à l’échelle mondiale, différents ouvrages et rapports sont disponibles dans la rubrique Documents du pôle Menaces.
En Nouvelle-Calédonie
Etat des lieux
Une biodiversité exceptionnelle et menacée
Que ce soit pour la flore ou la faune, marine ou terrestre, la Nouvelle-Calédonie représente un véritable sanctuaire dont la biodiversité s’exprime au sein de différents milieux naturels : forêt humide, forêt sèche, maquis minier, mangrove, lac, rivière, lagon. L’importance et l’originalité de sa faune et de sa flore la place au 3ème rang mondial de l’endémisme, près de 76% des espèces végétales en Nouvelle-Calédonie sont endémiques !
De nombreuses espèces exotiques (=introduites)
Cependant, cette biodiversité unique au monde est menacée par la destruction des milieux naturels, l’exploitation directe de certains organismes, le changement climatique, la pollution ou encore la propagation d’espèces exotiques envahissantes.
L’insularité de la Nouvelle-Calédonie a longtemps permis de protéger sa faune et sa flore de l’introduction de nouvelles espèces mais avec le développement du commerce international et la multiplication des mouvements humains, l’introduction d’espèces exotiques, parfois envahissantes, s’est considérablement accélérée.
Groupe biologique | Espèces natives | Espèces exotiques | ||||||||||||||||
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Invertébrés | > 6 000 | > 516 | ||||||||||||||||
Végétaux | > 3 300 | > 2 000 |
Ainsi, on dénombre aujourd’hui, hors milieu marin, au moins 2 000 espèces Végétales exotiques, plus de 500 espèces d’Invertébrés et une 40aine de Vertébrés introduits. Parmi ces EEE, 36 sont listées parmi les 100 pires au monde.
Pour en savoir plus :
Plantes envahissantes pour les milieux naturels de NC (GEE, 2011)
Les EEE dans les outre-mer français. (Meyer et al. 2014)
Note de synthèse des coûts de gestion des EEE en NC : 450M FCFP entre 2008 et 2013 (Dionisio 2014)
Le ver plat de Nouvelle-Guinée (Justine et al. 2015)
Impact des espèces invasives sur les reptiles des massifs miniers (Jourdan et al. 2015)
Guide des poissons d’eau douce de NC (DAVAR 2017)
Bref historique et initiatives locales
Le pôle Menaces a en charge l’animation et la coordination de la lutte contre les EEE au service des collectivités de Nouvelle-Calédonie et dans le cadre de la Stratégie territoriale de lutte contre les EEE. Ses missions s’articulent autour de quatre objectifs généraux validés par son conseil d’administration :
Prévenir et lutter activement ;
Sensibiliser, communiquer, former et transférer ;
Coordonner et animer ;
Apporter une expertise.
Pour plus d'informations sur les EEE et les actions de lutte mises en œuvre, veuillez consulter les rapports d’activités de l’ex-CEN et de l’ANCB, les documents en ligne, de nombreuses vidéos et notre page facebook.
Pour nous contacter cliquer ici.
Les EEE dans les espaces naturels
Les impacts et les risques exercés par les EEE en Nouvelle-Calédonie portent notamment sur l’environnement, la santé et les activités agricoles. C’est pourquoi de nombreux acteurs sont concernés. Le pôle Menaces est en charge des EEE impactant les espaces naturels, hors micro-organismes, dans le cadre de la stratégie de lutte pays qu’il a la charge de coordonner (voir chapitre suivant). Parmi les autres acteurs, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (DASS) est notamment en charge des EEE impactant la santé humaine et la Chambre d’agriculture en charge des EEE impactant les espaces agricoles.
Au sens de cette stratégie, une « Espèce exotique envahissante » est une espèce introduite, animale ou végétale hors micro-organisme, terrestre, dulçaquicole ou marine, ayant un impact avéré ou représentant un risque potentiel pour les espaces naturels, peu ou pas dégradés.
Nombre d'espèces natives, exotiques et envahissantes (EEE) des milieux naturels dans différents groupes biologiques en Nouvelle-Calédonie, hors micro-organismes.
Groupe biologique | Espèces natives | Espèces exotiques | Principales EEE impactant les espaces naturels calédoniens | EEE prioritaires à l'échelle du pays | ||||||||||||||||||||||||||
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Invertébrés | > 6 000 | > 516 | 20 | 20 | ||||||||||||||||||||||||||
Végétaux | > 3 300 | > 2 000 | 58 | 22 | ||||||||||||||||||||||||||
Total | 105 | 68 / 100 |
Parmi l’ensemble des espèces introduites à ce jour (plus de 2 500 espèces), 105 ont été identifiées comme « principales EEE impactant les espaces naturels » et 68 classées prioritaires (voir fiches et informations par espèce).
Cadre réglementaire calédonien
Prévention des introductions (Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie)
Les dispositions générales relatives à la biosécurité appliquée aux frontières internationales de la Nouvelle-Calédonie relèvent de la compétence du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (GNC). Elles sont aujourd’hui définies par délibération du congrès. Les modalités d’importation d’espèces des règnes animal et végétal, ainsi que de leurs produits, des minéraux et des objets à risque (engins, machines, emballages et conteneurs, colis postaux, bagages, provisions, déchets issus d’aéronefs et navires...) sont précisées par arrêté.
Codes de l’environnement des trois provinces
Sont notamment interdits (sauf dérogations), pour toutes les espèces exotiques envahissantes listées dans les codes de l’environnement provinciaux :
l’introduction dans le milieu naturel, volontaire, par négligence ou par imprudence,
la production et la détention,
le transport,
la cession à titre gratuit, la mise en vente ou l’achat.
Pour plus d’information, veuillez consulter les guides de la CHASSE en province Sud et en province Nord.
Lutte contre les EEE en NC
Stratégie de lutte pays (2017 - 2021 puis 2023-2028)
En Nouvelle-Calédonie, où le taux d’endémisme au sein de la flore et de la faune est exceptionnel, les Espèces Exotiques Envahissantes préoccupent depuis plusieurs dizaines d’années.
Et pour cause :
le climat tropical favorise l’installation d’une grande variété d’espèces exotiques potentiellement envahissantes ;
les évènements climatiques extrêmes participent à leur dissémination sur le territoire ;
le développement des activités et des échanges entre pays augmente le risque d’introduction de nouvelles espèces représentant une menace pour l’environnement.
Conscients des impacts et des risques liés aux EEE, les collectivités néo-calédoniennes et l’Etat français ont décidé d’unir leurs efforts et de coordonner leurs actions. Ainsi, une stratégie de lutte contre les EEE à l’échelle pays a vu le jour, dont le document cadre et son premier plan d’actions quinquennal (2017-2021) ont été validés en Conseil d’Administration du CEN, en décembre 2016.
Il s’agit d’un document de cadrage à l’échelle pays, permettant la mise en cohérence, la mutualisation, la priorisation, planification et mise en œuvre opérationnelle d’actions de lutte contre les EEE, la coordination de la stratégie elle-même et la définition du rôle des différents acteurs.
Cette stratégie se décline en :
3 axes opérationnels
1 - Prévention des introductions
2 - Veille et Détection Précoce-Réaction Rapide
3 - Gestion des EEE établies
et un axe transversal
4 - Gouvernance et communication
De manière à rendre ce document plus accessible au grand public, une synthèse en a été éditée en 2018 et réédité en 2021.
La première période quinquennale de la stratégie (2017-2022) a été évaluée en 2023. Le bilan et l’évaluation réalisés par le Comité français de l’UICN ont permis de formuler des recommandations pour la bonne mise en œuvre de la stratégie et d’établir un nouveau plan d’action pour la seconde période (2023-2028).
Pour en savoir plus :
Note de synthèse sur la stratégie de lutte contre les EEE en Nouvelle-Calédonie (CEN, 2016)
Bilan et évaluation de la stratégie de lutte contre les espèces exotiques envahissantes dans les espaces naturels de Nouvelle-Calédonie (2017-2022) – Rapport n°1 (Comité français de l’UICN, 2023a)
Bilan et évaluation de la stratégie de lutte contre les espèces exotiques envahissantes dans les espaces naturels de Nouvelle-Calédonie (2017-2022) – Rapport n°2 : Proposition d’un plan d’action 2023-2028 et évaluation des moyens humains et financiers à mobiliser (Comité français de l’UICN, 2023b)
Bilan et évaluation de la stratégie de lutte contre les espèces exotiques envahissantes dans les espaces naturels de Nouvelle-Calédonie (2017-2022) – Synthèse (Comité français de l’UICN, 2023c)
Activités de la stratégie en 4 axes
AXE 1 : Prévenir les introductions
La prévention des introductions (ou biosécurité) est la première barrière de défense contre les EEE, la plus efficace et la moins couteuse. Elle consiste à intercepter les EEE avant le passage de la frontière. En Nouvelle-Calédonie, deux niveaux de prévention sont nécessaires, l’une aux frontières internationales du territoire qui constitue la biosécurité extérieure, et l’autre, entre les différentes îles de l’archipel, il s’agit de la biosécurité inter-îles.
Pour assurer cette prévention, le gouvernement (DAVAR-SIVAP) met en place des contrôles sanitaires aux frontières.
Quant au pôle Menaces, il contribue aux expertises, via son réseau d’experts, à l’animation de groupes de travail, la formation de professionnels (horticulture, transports...), l’information et la sensibilisation de l’ensemble des Calédoniens et des voyageurs via ses outils numériques, des documents de communication, des guides pratiques et des posters, disponibles ici.
Pour en savoir plus, consultez :
le site de la DAVAR et la liste des produits interdits à l’importation
les Guides pratiques et posters relatifs aux EEE à risque, à SURVEILLER et SIGNALER
Guide pratique sur la biosécurité inter-iles dans la région Pacifique (DoC NZ, 2023)
AXE 2 : Surveiller et intervenir rapidement
Malgré les dispositifs de biosécurité mis en place, certaines espèces absentes jusque-là parviennent néanmoins à s’introduire sur le territoire. D’autres espèces sont déjà présentes mais encore très localisées ou n’ont pas encore été détectées et peuvent être à l’origine d’une invasion biologique.
Accédez aux fiches alerte de plusieurs EEE, en cliquant ici.
Pour éviter leur propagation et leur établissement dans les espaces naturels, il est indispensable de les détecter et d’intervenir au plus tôt, lorsque l’éradication est encore possible. Pour cela une cellule de veille et de détection précoce a été mise en place dès 2015 au sein du pôle Menaces.
Cellule de veille opérationnelle
La cellule de veille reçoit et traite tout signalement d’espèces exotiques à risque pour les espaces naturels ou d’espèces suspectes afin d’en évaluer le niveau de menace pour le territoire ou une partie du territoire.
Dès lors que le caractère exotique et envahissant de l’espèce signalée est confirmé, la cellule de veille coordonne une « réaction rapide » avec la contribution des partenaires, provinces, FFCNC, SCO, SARL 3C etc. Dans le meilleur des cas, l’espèce est aussitôt éradiquée mais lorsque l’éradication n’est pas possible, la cellule de veille et ses partenaires s’engage à contenir, autant que possible, la distribution de l’espèce et informe au mieux la population des risques de sa diffusion et sollicite sa contribution.
Pour mener à bien sa mission, elle s’appuie sur un réseau de surveillance constitué d’experts mais aussi de tous les calédoniens qui peuvent contribuer à la lutte contre les EEE en détectant et signalant toutes espèces envahissantes ou suspectes.
Pour signaler toute espèce suspecte ou à risque pour l’environnement, contactez la cellule de veille au 75 30 69, via notre page Facebook ou via nos formulaires de signalement en ligne.
Pour en savoir plus :
Guide pratique Détection Précoce et Réaction Rapide face aux EEE (UICN France, 2015)
Guides pratiques pour tous les Calédoniens
Pour mobiliser tous les Calédoniens, experts et grand public, à identifier les espèces à risque d’invasion et à participer à la préservation des espaces naturels, des guides pratiques et des posters spécifiques à chaque île principale du territoire (Grande Terre, Bélep, Ouvéa, Lifou, Tiga, Maré et l’Île des Pins) sont disponibles depuis 2021.
7 guides pratiques et 7 posters spécifiques aux 7 îles principales de la Nouvelle-Calédonie à l’intention de tous les calédoniens ;
1 guide pour les « experts » dans lequel l’ensemble des 7 îles est mentionné.
Ces guides ont été réalisés par le pôle Menaces avec la contribution des collectivités, des structures de recherche locales et d’experts indépendants et sont le fruit d’un travail collégial.
A partir d’une liste initiale de 300 espèces exotiques, des listes restreintes d’espèces prioritaires à risque d’invasion majeur ont été éditées pour chacune des 7 îles principales du territoire, en tenant compte notamment de critères objectifs : présence-absence sur le territoire ; risque d’introduction et/ou de dispersion ; capacité d’invasion et niveau d’impact dans les espaces naturels.
Mobilisation citoyenne
Grace à la vigilance de Calédoniens engagés, plusieurs espèces introduites ont pu être rapidement détectées, permettant de stopper d’éventuelles invasions biologiques : Crapaud buffle en 2009, Petite mangouste indienne en 2010, Rainette de White en 2012, Merle des Moluques à Lifou en 2017, Python réticulé en 2018, Grenouille peinte de Malaisie, Rainette gracile et Scarabée rhinocéros en 2019, Bulbul à ventre rouge à Bourail, Voh ou La foa en 2018, 2019 et 2020, Corneille d'inde en 2021...
Python réticulé abattu à Tiéta en 2018 par des chasseurs
voir article
AXE 3 : Gérer les EEE établies
Nombre d'EEE établies en Nouvelle-Calédonie déclinées par niveau de priorité
Dans le cadre de la stratégie pays, l’ensemble des EEE établies sur le territoire ont été hiérarchisées puis priorisées afin de cibler les efforts de gestion et favoriser l’action là où elle est à la fois indispensable et susceptible d’avoir le plus d’efficacité.
Ainsi, sur les 105 principales espèces envahissantes établies en Nouvelle-Calédonie, 68 espèces jugées prioritaires ont été réparties en 4 niveaux de priorité et illustrées sur le poster des « 68 espèces exotiques envahissantes classées prioritaires en Nouvelle-Calédonie ».
(Voir également les informations relatives aux 105 principales EEE)
L’objectif de cette priorisation est d’établir des plans d’action spécifiques en commençant par les espèces de priorité 1 comprenant notamment des modalités de régulation opérationnelles ciblées sur des zones prioritaires du territoire.
Plans d'actions sur les EEE de priorité 1
Les Ongulés envahissants
Concernant la gestion des ongulés envahissants (cerfs, cochons, bétails, chèvres ensauvagées…), des éléments de cadrage ont été édités avec la contribution du pôle Menaces, pour une stratégie de régulation des cerfs sauvages et cochons ensauvagés envahissants en Province Nord (Collectif ICONE 2015), ainsi qu’une stratégie de régulation des cerfs à l’échelle du territoire précisant notamment la localisation des 10 zones prioritaires de la Grande Terre (CI & CEN 2016).
À partir des éléments précités, et des constats d’impact des cerfs et cochons sur les forêts humides et la ressource en eau, les collectivités ont convenu de focaliser les actions du projet PROTEGE relatives aux EEE sur la régulation des ongulés en zones prioritaires. L’ANCB (ex CEN) a ainsi été désignée chef de file de la composante « Ongulés envahissants » du projet qui a été lancé en 2018.
Les autres EEE de priorité 1
Pour les autres espèces de priorité 1 de la stratégie pays, la contribution active des collectivités et des structures de recherche ont permis, sous la coordination du pôle Menaces, la rédaction de plans d’actions simplifiés et prospectifs en perspectives de mise en œuvre d’actions opérationnelles sur la durée : Miconia (PS), Bulbul à ventre rouge (IAC), Chat haret (IRD) et Lapin ensauvagé (ANCB).
Pour autant, des actions de lutte active, de recherche, de développement et des tests sont déjà engagés sur ces espèces prioritaires (voir paragraphes suivants). A ce stade, la Fourmi électrique (IRD) a été écartée compte-tenu des difficultés opérationnelles de lutte et de l’absence de méthodes efficaces et adaptées, et de retours d’expériences positifs.
Outils de lutte
Des dispositifs de lutte et notamment de piégeage des cochons, cerfs, chats ou lapins ensauvagés, bulbuls, etc. sont développés et testés par pôle Menaces en collaboration avec ses partenaires (gestionnaires et structures de recherche). Des formations permettent de transférer ces techniques aux partenaires et aux Calédoniens, avec l’appui de documents mis à disposition de tous dans la rubrique « documents techniques ».
Outils de suivi
Des outils de suivis sont également développés et utilisés afin de centraliser l’ensemble des informations utiles relatives aux actions, aux prélèvements et aux bénéfices de ces actions sur la réduction des impacts des EEE cibles.
Quelques exemples de suivis réalisés :
Suivi des actions de régulation (Effort, Prélèvement, Succès, caractéristiques biologiques des individus prélevés et des populations), avec l’intervention de plusieurs partenaires sur divers sites d’intervention : Domaine de Déva, Parc des Grandes Fougères, Ilot Leprédour, Parc de la Rivière Bleue, et divers sites (Pindaï, Nodéla, Grand Sud, sites miniers, etc.)
Suivi de l’impact du Cerf rusa en forêt tropicale humide (notamment au Parc des Grandes Fougères)
La dernière étude réalisée au PGF est accessible ici : WEISS (2019)
Opération mâchoires sous la responsabilité de l’Agence rurale (voir la brève sur l’arrêt de l’opération à partir du 01 janvier 2021)
Élimination des foyers de Bulbul à ventre rouge (collaboration PS-IAC-CEN).
Pour en savoir plus :
- Monographie sur le Cerf rusa (Barrière et Fort, 2021)
- Monographie sur les Ongulés et Lagomorphes en Nouvelle-Calédonie (Fort et Barrière, 2021)
- Comment déterminer l’âge d’un cerf (CEN, 2013)
- Comment déterminer l’âge d’un cochon (CEN, 2013)
- Alarme SMS automatique de piégeage ou de passage d’animaux (CEN, 2015)
- Protocole piégeage Tortue de Floride (CEN, 2015)
Développement de la lutte biologique
Suite à un retour d’expériences encourageant de la part de la Biofabrique (DDDT-PS) en 2018 sur l’utilisation de charançons pour lutter contre la Jacinthe et la Fougère d’eau, le pôle Menaces a été désigné pour coordonner le développement de la lutte biologique contre ces deux espèces envahissantes à l’échelle du territoire et de mettre en place un élevage d’auxiliaires biologiques à Foué, au siège de l’ANCB.
Il s’agit là du premier programme de lutte biologique coordonné par l’ANCB. Néanmoins, en fonction des opportunités, d’autres espèces végétales pourront faire l’objet d’actions de prospections et de tests de lutte biologique. C’est notamment le pour les cactus du genre Opuntia présents sur l’ensemble du territoire et notamment sur plusieurs îlots particulièrement envahits.
Pour en savoir plus, consultez le flyer Programme de Lutte biologique initié par la province Sud.
Fiches techniques pour partenaires et grand public
Pour répondre aux questions techniques des différents acteurs et du grand public, l’ANCB met à disposition des fiches techniques spécifiques dans la rubrique documents techniques du site ou à partir du tableau d’information listant les 105 principales EEE.
AXE 4 : Agir ensemble
Compte-tenu de la complexité de la problématique EEE, de nombreux acteurs publics et privés sont impliqués. Ainsi la bonne mise en œuvre de la stratégie pays nécessite :
- l’animation et la coordination des actions menées localement ;
- la mobilisation de moyens financiers adaptés aux objectifs et aux enjeux de la stratégie ;
- la mise en œuvre d’actions de coopération nationale, régionale et internationale, afin de partager les expériences, connaissances et savoir-faire.
Le pôle Menaces coordonne la mise en œuvre de la stratégie et des actions prioritaires en collaboration étroite avec l’ensemble des parties prenantes en Nouvelle-Calédonie.
Les collectivités (3 Provinces et Gouvernement) pilotent ou co-pilotent chacune plusieurs actions prioritaires de la stratégie pays comme l’identification des espaces prioritaires pour la gestion des EEE, l’harmonisation de la règlementation relative aux EEE, l’intégration de la problématique des EEE dans les politiques publiques ou encore la structuration de la biosécurité inter-îles. Le Gouvernement (DAVAR-SIVAP), en charge de la Biosécurité extérieure sur le territoire, assure la mise en œuvre opérationnelle des contrôles sanitaires aux frontières (voir Axe 1 : Prévenir les introductions).
Sur la problématique complexe que représente la lutte contre les EEE, il est capital de partager activement des informations entre les collectivités, partenaires locaux, régionaux, nationaux et internationaux. Le pôle Menaces assure le rôle de référent local au bénéfice de la Nouvelle-Calédonie et participe de façon continue aux échanges avec différents réseaux extérieurs :
La sensibilisation et la mobilisation de tous les Calédoniens étant un élément majeur du succès des actions de prévention, de veille et de gestion des EEE, le l’ANCB développe des outils et des documents à l’attention de tous. Ceux-ci sont disponibles dans la rubrique Documents.
Pour en savoir plus :
Sur les activités du réseau EEE outre-mer :
7 ans d’initiative contre les EEE en Outre-mer (Soubeyran et al. 2014)
4ème conférence du PILN (Pacific Invasive Learning Network) (CEN, 2016)
Sur les actions de communication :
Exposition sur les Espèces Exotiques Envahissants en Nouvelle-Calédonie (GEE,2010)
Animaux domestiques. Soyons tous responsables. Ne les relâchons plus ! (PS-PZF, 2017)
Lapins domestiques et ensauvagés. (PS-PZF,2019)
Lettres d’informations techniques « PLUS D’INFOS » (ANCB)
Base de données sur les EEE (informations et aide à l'identification)
Pour plus d'informations sur les EEE et les actions de lutte mises en œuvre, veuillez consulter les rapports d’activités de l’ANCB (ex CEN), les documents en ligne, de nombreuses vidéos et notre page facebook.
Pour nous contacter : cliquer ici